- hiéroglyphique
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• 1529; lat. hieroglyphicus, mot gr., de hieros « sacré » et gluphein « graver »1 ♦ Formé de hiéroglyphes. Écriture hiéroglyphique. Textes hiéroglyphiques. — Qui constitue un hiéroglyphe. Caractère, signe hiéroglyphique.2 ♦ Fig. Indéchiffrable, difficile à comprendre (en parlant d'une écriture, d'un signe, d'un symbole). ⇒ énigmatique, sibyllin. Les brouillons « raturés, surchargés, presque hiéroglyphiques » (Gautier).⊗ CONTR. Clair.hiéroglyphiqueadj.d1./d Qui se compose d'hiéroglyphes. Système hiéroglyphique.— Qui forme un hiéroglyphe. Signe hiéroglyphique.d2./d Fig., litt. Très difficile à déchiffrer.⇒HIÉROGLYPHIQUE, adj.A. — LINGUISTIQUE1. Formé d'hiéroglyphes; couvert d'hiéroglyphes. Écriture hiéroglyphique de l'Égypte antique; textes, peintures hiéroglyphiques. Ainsi l'écriture hiéroglyphique, ou fut une de leurs premières inventions, ou avait été inventée avant la formation des castes enseignantes (CONDORCET, Esq. tabl. hist., 1794, p. 41). Sur tous les temples égyptiens, j'ai retrouvé ce dessin primitif de deux pieds toujours et invariablement accompagnés d'une inscription grecque, hiéroglyphique ou démotique (DU CAMP, Nil, 1854, p. 115) :• 1. ... la pierre hiéroglyphique taillée par ordre de Sésostris, ensevelit dès aujourd'hui l'échafaud de Louis XVI sous le poids des siècles : l'heure viendra que l'obélisque du désert, retrouvera sur la place des meurtres le silence et la solitude de Luxor.CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 573.— Emploi subst. masc. ou fém. Système d'écriture qui fait usage d'hiéroglyphes. Hiéroglyphique égyptienne, hittite. Une écriture encore indéchiffrée (celle de la civilisation de l'Indus, le hiéroglyphique minoen) possède du moins assez de caractères communs avec celles que nous connaissons pour qu'on puisse comprendre qu'elle est une écriture (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 111). Les cursives dérivées de ce système, c'est-à-dire l'écriture hiératique et la démotique, sont la stylisation des graphèmes figuratifs de la hiéroglyphique (Langage, E. Alarcos Llorach, 1968, p. 534).2. Qui constitue un hiéroglyphe. Figure, signe hiéroglyphique. L'ibis, la gerboise, sautent parmi les décombres, tandis que la poule-sultane s'y tient immobile, comme un oiseau hiéroglyphique de granit et de porphyre (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 158). Ces caractères hiéroglyphiques qu'on croirait représenter seulement des objets matériels (PROUST, Temps retr., 1922, p. 878).B. — Au fig., littér.1. Indéchiffrable, difficile ou impossible à comprendre. Écriture, lettre, signe hiéroglyphique; notes hiéroglyphiques. Au diable sir Williams et son langage hiéroglyphique, murmura-t-il après quelques minutes d'absorption, voici quatre années que j'en cherche vainement la clé, et je ne suis pas plus avancé que le premier jour (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 10). Une lettre de Montigny, que je suis obligée de lire tout haut pour la comprendre, tant l'orthographe en est hiéroglyphique (COLETTE, Cl. Ménage, 1902, p. 245).2. Dont le sens ou le symbole est difficile ou impossible à saisir. Synon. énigmatique, obscur, secret, sibyllin; anton. clair :• 2. Ce rêve, que j'appellerai hiéroglyphique, représente évidemment le côté surnaturel de la vie, et c'est justement parce qu'il est absurde que les anciens l'ont cru divin. Comme il est inexplicable par les causes naturelles, ils lui ont attribué une cause extérieure à l'homme.BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 354.REM. Hiéroglyphiquement, adv., hapax. Dans l'âge qu'il donne à ce type, il va jusqu'à tripler hiéroglyphiquement le septenaire, faisant ainsi vivre Lamech 777 ans (P. LEROUX, De l'Humanité, t. 2, 1840, p. 606).Prononc. et Orth. : [
]. Init. asp. ds Pt ROB. 1977. Att. ds Ac. dep. 1694, hieroglyphique (1694-1740), puis hiéro-. Étymol. et Hist. 1529 escriptures hieroglyphiques (G. TORY, Champ Fleury, 43 r° ds Romania t. 51, p. 40); id. Resbus et chose hieroglyphique « énigmatique » (ID., ibid., f° 22 r° ds GDF. Compl.). Empr. au b. lat. hieroglyphicus « hiéroglyphique », gr.
. Fréq. abs. littér. : 95. Bbg. QUEM. DDL t. 7, 9 (s.v. hiéroglyphiquement).
hiéroglyphique [jeʀɔglifik] adj.ÉTYM. 1529; lat. hieroglyphicus, grec hierogluphikos, de hierogluphos « graveur de hiéroglyphes », de hieros (→ Hiéro-), et gluphein « graver ».❖♦ Didactique.1 Se dit de l'écriture formée de signes idéographiques et phonétiques (⇒ Hiéroglyphe); des signes qui la composent. || L'écriture alphabétique (cit. 2) évinça l'écriture hiéroglyphique. || De l'écriture hiéroglyphique. ⇒ Hiérographique. || Caractère, signe hiéroglyphique. — Textes hiéroglyphiques égyptiens (→ Copte, cit. 1). || Hittite hiéroglyphique, nom donné à une langue antique d'Asie Mineure (→ Hiéroglyphe, cit. 3).1 À la vérité, les figures grotesques que les trous, les pièces, les taches et les filets y composent bizarrement, ont beaucoup de rapport avec les figures hyéroglyphiques (sic) des Égyptiens.Cyrano de Bergerac, le Pédant joué, III, 2.1.1 Quant à l'Égypte, malgré l'abondance pour ainsi dire croissante des textes hiéroglyphiques, il n'est pas probable que l'histoire parvienne de longtemps à résoudre le problème de ses origines religieuses.Émile Burnouf, la Science des religions, p. 43.2 (1529). Fig. Obscur, incompréhensible (en parlant d'un signe, d'un symbole ou d'une suite de signes). → Écriture, cit. 10. || Ce rêve (cit. 6) que j'appellerai hiéroglyphique.2 À M. M. M. M. Madame (…) Ces quatre lettres hiéroglyphiques vous embarrasseront aussi bien que les autres (…)Corneille, Andromède, Dédicace.3 (…) sa belle écriture devait déjà s'être altérée dans les brouillons chiffonnés, raturés, surchargés, presque hiéroglyphiques de l'écrivain luttant avec l'idée et ne se souciant plus de la beauté du caractère.Th. Gautier, Portraits contemporains, Balzac, II.❖DÉR. Hiéroglyphe, hiéroglyphiquement.
Encyclopédie Universelle. 2012.